• Elle est venue en silence, celle qui respirait mieux à ses côtés.
    Elle s’est glissée dans la vie qu’une autre rêvait encore.
    Amoureuse de lui, de son nom, de son souffle — Jouibrulance.
    À l’amie, elle dit que tout cela n’était qu’une perte de temps…
    Puis elle a pris sa place.

    Il suffit parfois d’une présence plus discrète pour tout bouleverser.
    Elle se sentait libre avec lui, amoureuse jusqu’à l’aveuglement.
    Elle a dit à sa copine que c’était une perte de temps — et, pendant qu’elle parlait, elle prenait déjà sa place.

     

     

    Dire la vérité

    Toi qui lis ces mots,
    ne fais pas semblant de ne pas comprendre.

    Tu l’as déjà connu, toi aussi — cet homme qui brûle tout sur son passage.
    Celui qui te fait croire que tu es unique,
    puis disparaît en laissant son parfum et ton cœur en désordre.

    Tu dis que tu t’en fiches, que tu es passée à autre chose,
    mais au fond, tu sais que ce n’est pas vrai.

    Tu y repenses, parfois.
    À son regard, à son pouvoir,
    à la manière dont il savait te faire exister.

    N’aie pas honte.
    Ne nie pas ce que tu as ressenti.
    Ce n’était pas de la faiblesse — c’était de la vie, brute, intense, dangereuse.

    Dis-le.
    Dis-le à tes amies, à tes sœurs, à tes collègues, à celles qui n’osent pas.

    Parce qu’il y en a d’autres comme toi,
    d’autres qui se croient seules à avoir aimé un homme comme ça :
    charmeur, menteur, manipulateur, voleur d’énergie et de confiance.

    Mais dire la vérité, c’est déjà commencer à guérir.

    Ce n’est pas lui que tu dois juger,
    c’est le silence que tu dois briser.

    Alors parle.
    Parle sans honte, sans filtre, sans peur.
    Car ta parole, c’est ce qui te rend libre.

     

    La renaissance

    Maintenant que tu l’as dit, regarde-toi.
    Tu respires différemment, n’est-ce pas ?

    Tu as parlé, et le poids a commencé à se détacher.
    Pas tout d’un coup : ça part lentement, comme une marée qui se retire après avoir tout recouvert.

    Tu n’as pas besoin d’effacer ce que tu as vécu.
    Garde-en la trace, mais qu’elle soit une empreinte, pas une cicatrice.

    Parce que tu n’étais pas naïve ; tu étais vivante.
    Tu as cru, tu as espéré, tu as donné.
    Et c’est cela, le courage : aimer même quand on ne sait pas si l’amour rendra.

    Un jour tu croiseras quelqu’un d’autre,
    pas un charmeur, pas un masque,
    mais une présence simple, claire, tranquille.
    Et tu comprendras que ce que tu prenais pour de la passion,
    ce n’était qu’un orage avant le ciel vrai.

    Tu verras que ton cœur peut battre sans se brûler.
    Que ta voix peut être forte sans crier.

    Et tu diras peut-être :
    « J’ai connu Jouibrulance. Il m’a détruite, mais il m’a appris.
    Aujourd’hui, je ne me cherche plus dans le regard des autres ;
    je me trouve dans le mien. »

    Voilà ta victoire :
    tu n’es plus son histoire,
    tu es la tienne.

    no comment
  • Les mots de Jouibrulance : « Vide, vite d’être sucée lèchée encore par lui, de se sentir légère entre ses bras, comme une plume. »Il parle avec ce sourire qu’on n’arrive pas à déchiffrer.

     

    « Tu sais, dit-il, je ne suis pas si différent de toi.
    On avance dans la vie comme sur une route qu’on ne connaît pas.
    On cherche, on teste, on trébuche, on apprend.

    Certains s’accrochent à la première halte,
    d’autres, comme nous, ont besoin d’aller plus loin,
    de comprendre ce qui se cache derrière chaque virage.

    Ce n’est pas une chasse, c’est une quête.
    Ce que je poursuis, ce n’est pas le corps des autres,
    c’est le reflet que je découvre de moi-même à travers eux. »

    Il rit, un rire à moitié sincère.

    « Oui, j’ai connu des routes cabossées, des vieilles voitures qui tremblaient à chaque tournant,
    et j’ai rêvé de machines de course, rapides, parfaites.
    Mais avec le temps, j’ai compris que ce n’était pas la vitesse qui comptait —
    c’était la route, c’était le voyage,
    c’était ce qu’on devient en roulant. »

    Il se tait un moment, puis ajoute :

    « Alors ne me juge pas trop vite.
    J’ai joué, oui, j’ai menti parfois.
    Mais tout ce que je cherchais, c’était de sentir que je vivais.
    Et si toi aussi tu cherches cela,
    alors tu me comprends déjà. »

    La réponse de la lectrice

    Elle l’écoute.
    Elle reconnaît dans sa voix cette musique qu’elle a déjà entendue : celle qui charme, qui justifie, qui se raconte mieux qu’elle ne s’excuse.

    Elle ne le déteste pas — elle le voit.
    Elle comprend ce besoin d’avancer, de découvrir, de se mesurer au monde et à soi.
    Mais elle sait aussi que, dans sa quête, il a laissé des traces sur ceux qu’il a croisés.

    Alors elle lui répond doucement :

    « Oui, je comprends.
    Tu cherches à te nourrir de l’expérience, à grandir, à sentir la route sous tes pas.
    Moi aussi, j’ai cherché à comprendre la vie à travers les autres.

    Mais la différence, Jouibrulance, c’est que moi, j’ai appris à ne plus confondre la découverte et la destruction.
    On peut apprendre sans blesser,
    on peut grandir sans consommer.

    Tu dis que tu vis pour ressentir.
    Moi, je veux ressentir pour vivre.

    Tu vois la route comme une chasse.
    Moi, je la vois comme un retour vers soi. »

    Elle se lève, sourit sans colère.

    « Continue ta course si tu veux,
    mais sache que ceux qui vont trop vite ne voient jamais le paysage.
    Et moi, j’ai décidé de marcher.
    Parce qu’à mon rythme, je vois tout — même les mirages. »

    no comment
  • Vide, encore lui: 

    Vide.
    Encore lui.
    Toujours ce goût d’ombre quand il part, ce silence qui s’installe dans le creux des mots.

    Il aime derrière le dos des gens.
    Comme s’il craignait la lumière.
    Comme si aimer franchement, au grand jour, était un crime trop grand pour lui.

    Il laisse des traces, des sourires, des gestes appris.
    Mais tout son cœur, il le cache.
    Et moi, je marche dedans comme dans un rêve fissuré,
    où la chaleur du souvenir me brûle encore les doigts.

    Je l’ai cru plein.
    Il n’était que brume.
    Je l’ai cru mien.
    Il n’était qu’écho.

    Et pourtant…
    Dans ce vide, il y a encore sa forme, son souffle, sa manière d’exister sans oser.
    Je le hais un peu, mais je le cherche encore —
    dans la nuit, dans la foule, dans le murmure des choses qui se taisent.

    Car même quand il ment, c’est lui.
    Même quand il fuit, c’est encore lui que je regarde partir.

     

     

    Un matin, sans raison, elle s’est réveillée plus tôt que d’habitude.
    Le ciel était gris, pas vraiment triste, juste… silencieux.
    Dans le miroir, son reflet avait quelque chose de différent — pas de fatigue, pas de larmes — simplement une absence.
    Elle a compris que quelque chose s’était déplacé en elle.

    Ce n’était pas un chagrin.
    C’était le vide, le vrai, celui qui ne fait pas mal, mais qui pèse un peu.
    Son corps, lui, se souvenait encore :
    la chaleur de ses bras, la façon dont il disait son nom, les rires qui restaient accrochés aux murs.
    Mais son amour, lui, commençait à partir.
    Doucement.
    Sans fracas, sans drame.

    Elle a préparé son café, lentement, comme on accomplit un rituel ancien dont on a oublié le sens.
    Chaque geste était familier, mais déjà un peu étranger.
    Sur la table, il restait une tasse qu’elle ne remplissait plus.
    Elle l’a regardée longtemps, sans nostalgie, juste avec cette étrange tendresse qu’on garde pour ce qui a été vrai.

    Dehors, le jour s’est levé sans éclat.
    Elle a respiré profondément, et pour la première fois depuis longtemps, elle n’a rien ressenti.
    Rien qu’un calme neuf, un espace à l’intérieur.
    Peut-être que c’était ça, le début de la liberté :
    quand le cœur se tait, et que le corps, lentement, apprend à oublier.

    Jouibrulance

    Elle ne savait plus s’il faisait nuit ou si c’était lui, la nuit.
    Tout semblait se dissoudre dans ce souffle qui venait d’ailleurs, celui qu’il laissait sur sa peau, dans ses pensées, jusque dans la respiration du monde.

    Elle se souvenait de sa voix, basse comme un feu qui ne s’éteint pas.
    Chaque mot qu’il disait semblait rallumer quelque chose en elle — un brasier ancien, peut-être le souvenir de toutes les fois où elle avait aimé avant même de connaître un nom à donner à cela.

    Le vide la traversait, vite, vivement, comme une rivière trop pleine de lumière.
    Elle se sentait plume dans la tempête, suspendue entre la chute et l’ascension.
    Ce n’était plus une caresse : c’était une brûlure douce, une fièvre qui lui donnait la forme du monde.

    Lui, c’était l’absence et la présence mêlées.
    Il n’avait pas besoin de toucher pour que tout frémisse ; il suffisait qu’il soit là, dans l’air, dans le mot qu’il n’avait pas fini de dire.
    Et elle, dans cette attente, trouvait le goût du feu et du souffle.

    Elle comprit alors que le plaisir n’était pas un cri, mais une dissolution.
    Que la jouissance la plus vive ne venait pas du corps seul, mais du vertige de s’abandonner à l’invisible — à cette brûlure qu’on nomme amour, ou folie, ou prière.

    Il n’était plus un homme, il était l’éclat d’un sens perdu.
    Elle n’était plus une femme, mais un souffle rendu à la lumière.

    Et dans cette union sans gestes, elle connut la jouibrulance
    ce moment où le désir se change en flamme claire,
    où le feu devient silence,
    et le silence, un éclat de vie.

     

     

    no comment
  • Sous les regards, ils dansent

     

    Sous les regards, ils dansent.
    Elle et Jouibrulance.

    Personne ne sait vraiment quand cette complicité a commencé.
    Peut-être un soir d’été, peut-être un jour d’ennui,
    quand leurs regards se sont accrochés un peu plus longtemps que d’habitude.
    Depuis, entre eux, tout est question de rythme :
    un mot, un silence, un geste à peine esquissé.

    Ce soir-là, le salon de la maison de mes parents brillait d’une lumière tamisée.
    Le lieu-dit privé, comme ils l’appelaient entre père et mère, vibrait chez eux d’une musique lente et enveloppante.
    L’air lui-même semblait participer à cette danse invisible : des souffles, des pas, des murmures.

    Jouibrulance s’approcha d’elle, sans mot.
    Son sourire était celui qu’elle connaissait bien — un mélange de confiance et de légèreté.
    Elle n’eut pas besoin de parler : leurs mains se frôlèrent, puis se trouvèrent.

    Le geste fut simple, presque naturel.
    Elle la guida vers le centre du salon.
    Autour d’eux, les lumières se reflétaient sur les murs, dessinant des halos dorés qui semblaient retenir le temps.

     

    Elle se tourna, lentement, se cambra comme pour s’arracher au temps, penchée vers le sol, recueillant l’éclat fragile d’un souvenir précieux dont elle voulait retrouver le parfum.
    Son dos effleura une main, la lumière dorée de jouibrulance dessinant une courbe fragile.
    Ce geste, ce silence du corps, offre à l’esprit la pensée brève d’un instant qui s’efface aussitôt.

    Elle crut qu’elle allait partir, emportée par la direction de jouibrulance qui la faisait basculer — vers ce côté du regard, celui du portrait familial, où les parents semblent, à la fin, nous observer à leur tour.

    Mais elle resta là.

    Mais elle demeura là, les yeux fixés sur le portrait de ses parents — eux qui, silencieusement, semblaient lui dire : « Pas ici, pas dans cette maison où l’amour doit rester pur. »
    Son corps semblait encore parler, comme si la musique des mots des parents continuait d’entrer dans sa tête, en elle seule. Car son envie était plus forte qu’elle.
    Elle ne bougea pas, la regardant dans ce demi-contre-jour où chaque ligne, chaque respiration devenait souvenir.

    Elle ne disait rien.
    Elle savait qu’un mot briserait tout : la magie, l’équilibre, cette frontière ténue entre la raison et le vertige.

    Alors elle ferma les yeux.
    Un souffle.
    Un battement.

    Et le monde reprit lentement son cours.

    La main, plate sur son dos, fit frémir l’air ; elle entendit la ceinture de jouibrulance se dénuder, comme un souffle qui se défait.

    Sa main, plate sur son dos, fit naître un frisson. Dans ce souffle suspendu, quelque chose se délia — un murmure de jouibrulance dans l’air.

    Tu vas aimer ça », dit-il, d’une voix qui ne lui convenait pas — une voix mûre, chargée d’une force étrangère.

    Jouibrulance a craché, et je l’ai senti, ce chaud de salive, glisser entre mes deux pommes fessier.

    Glisser entre deux, il entra tout doucement, chauffant le rythme, et la cadence prit vie rapidement.
    Leurs corps se rapprochèrent, non par devant mais par derrière, non pas en pas, mais par désir, celui qui se met en mouvement par l’écoute de derrière.
    cette écoute silencieuse que seule la danse permet.
    Chaque pas devenait un mot, chaque frôlement une phrase,
    chaque respiration un aveu discret.

    Elle sentit le monde s’éloigner sous le regard de ses parents, car il y avait d’autres invités. Mais elle pensait à autre chose.
    Les autres invités, c’étaient ses copines, celles qui connaissaient Joüibrulance. Leurs rires, leurs voix… tout se fondait dans un décor flou.
    Elle leur disait souvent : “Moi, avec lui ? Jamais.” Et pourtant, elle était là, avec lui.
    Elle était là, complètement, au risque de tromper toutes — ses amies, ses copines, ses camarades, etc.
    Il ne restait plus que lui, avec elle : son souffle, sa main, son regard.

    Elle prend tout, sans se soucier de ce qu’elle prend.
    Elle se sent seule, prise par les hanches.

    Puis la cadence se déchaînait avec rudesse, tandis que je mettais mes mains derrière le canapé, qui se mit à bouger d’une manière féroce.

    Puis la cadence de mes seins s’emballa, le monde se mit à trembler autour d’eux, comme si même le silence retenait son souffle.

    Il disait peu — parfois mon prénom, parfois le sien, comme si nos noms suffisaient à tout dire.
    murmuré entre deux mesures, comme une note perdue dans la musique.

    Mais elle ne bougea pas. Ses yeux restèrent suspendus au portrait de ses parents, qui, dans leur silence peint, murmuraient : « Non, pas dans notre foyer aimant. »

    Elle est venue en silence, celle qui respirait mieux à ses côtés.
    Elle s’est glissée dans la vie qu’une autre rêvait encore.
    Amoureuse de lui, de son nom, de son souffle — Jouibrulance.
    À l’amie, elle dit que tout cela n’était qu’une perte de temps…
    Puis elle a pris sa place. Elle fixe le grand miroir rectangulaire, suspendu derrière les portraits de sa mère, de son père, de sa petite sœur et de Camiche, le chien. Un cri d’émotion lui échappe, et elle ouvre la bouche pour dire :« Moi, je te vois. Pas comme eux. Je vois ce que tu ressens, ce que tu retiens. Et je t’aime pour ça. »

    Elle regarde le miroir, le souffle coupé. Dans son reflet, elle croit voir ses yeux à lui — ce regard qui ne demande rien, mais qui porte tout.
    Elle pense à lui, à ce garçon que personne ne comprend.
    Les autres rient, le jugent, le provoquent, comme s’ils avaient peur de sa lumière.
    Elles disent qu’il est trop sûr de lui, trop bon, trop tout.
    Mais elle, elle sait que c’est faux.
    Elle voit le vide qu’il cache derrière son sourire, les silences qu’il avale quand les mots se brisent dans sa gorge.
    Et là, devant le miroir, elle murmure : Jouibrulance tu es venue en silence car je suis celle qui respirait mieux à tes côtés.
    Je me suis glissée dans la vie qu’une autre rêvait encore.
    Amoureuse de lui, de son nom, de son souffle — Jouibrulance.
    À mon amie, j’ai dit que tout cela n’était qu’une perte de temps…
    Puis j’ai pris sa place.

    Elle ferme les yeux dans l’élan de l’amour, se parle en silence, craignant d’altérer la pureté de sa jouissance. Aaahhh… que c’est bon avec lui.
    Et toi, mon amie, toi qui m’avais caché son talent — toi qui nous disais à toutes que lui, c’était de la merde…
    Tu mentais.
    Tu savais.
    Et moi, maintenant, je sais aussi

    Oui… je sais maintenant.
    Ce que tu voulais garder pour toi.
    Ce feu qui brûle sans bruit, ce souffle qui tremble quand il te touche.
    Tu disais qu’il ne valait rien — mais c’est toi qui mentais pour le protéger, ou pour me l’interdire ?
    Moi, je l’ai vu autrement.
    Je l’ai senti vivre entre mes fesses, lui qui me parle sans un mots, et comprendre sans questions.
    Et depuis, tout est en moi  car tes mots s’est inversé : ta voix me dégoûte, la sienne me hante.
    Tu crois encore que c’est toi qu’il regarde, mais c’est mon nom qu’il respire.

    Elle se tourna, lentement, comme pour s’échapper du moment.
    Son dos effleura la lumière dorée, ses épaules dessinant une courbe fragile.
    Un instant, il crut qu’elle allait partir pour de bon — que la danse se terminerait ainsi, avec ce geste, ce retrait silencieux.

    Mais elle resta là. Elle ouvrit les yeux dans l’élan de l’amour et murmura pour elle seule, craignant d’altérer la vérité fragile de ce qu’elle ressentait. Car en elle, le mensonge n’était pas un refus, mais une lutte intime, un miroir où se heurtent la sincérité et le désir.
    Son corps semblait encore parler, comme si la musique continuait en elle seule.
    Il ne bougea pas, la regardant dans ce demi-contrejour où chaque ligne, chaque respiration devenait souvenir en ce miroir qui ne disait rien.

    Elle ne disait rien.
    Elle savait qu’un mot briserait tout : la magie, l’équilibre, cette frontière ténue entre la raison et le vertige.

    Alors elle ferma les yeux.
    Un souffle.
    Un battement.

    Et le monde reprit lentement son cours.


    Elle se laissait guider, consciente de cette proximité,
    de la chaleur qui passait entre eux.
    Tout restait pudique, mais l’air semblait chargé d’une émotion qu’ils n’osaient pas nommer.

    Elle songeait. Au loin, une amie les observait, le sourire aux lèvres, comme si elle les voyait vraiment — tous deux, ensemble, peut-être.
    Ou peut-être tentait-elle de comprendre ce qui se jouait sous ses yeux :
    cette amitié fragile qui, l’espace d’une danse,
    prenait des allures de promesse.

    La cadence s’intensifia, puis ralentit —
    une vague qui vient mourir sur le rivage.
    Leurs regards se croisèrent.
    Trop longtemps.
    Trop profondément.

    Et soudain, tout s’éteignit.

    La musique corporelle cessa, et la conversation reprit — comme pour dire que la lumière, soudain, se fit plus crue.
    Ils se détachèrent, un peu maladroits, comme s’ils sortaient d’un rêve qu’ils n’auraient pas dû partager avec moi.

    Jouibrulance retira son engin et l’éloigna. Là, il ne devait pas être sur mon dos.
    Il s’éloigna, sur les portraits familiaux, et salit ce miroir d’en faire sa signature — un sourire au coin des lèvres, sans se soucier de sa saleté.
    Lui resta là, seul, le cœur battant encore contre le souvenir de cette danse.

    Autour d’eux, tout redevenait normal.
    Et pourtant — rien ne l’était tout à fait.

    Car parfois, il suffit d’une danse,
    d’un regard, d’un battement de cœur…
    pour que l’amitié glisse au bord d’autre chose,
    de ce trouble qu’on n’ose pas nommer.

    no comment
  •  

     

    Je vous parle à tous les deux.
    À toi, mon amie — celle qui croyait tout savoir.
    Et à toi, celui que j’ai appris à aimer dans le silence que tu laissais derrière toi.

    Je n’ai rien volé.
    Je n’ai fait que suivre ce que tu cachais, ce que tu redoutais.
    Il m’a regardée comme on regarde la vérité qu’on n’ose pas dire.
    Et moi, j’ai compris.
    Ce n’était pas une faute, c’était une évidence.

    Tu vois, je ne cherche plus ton pardon.
    Je garde son nom dans ma bouche comme un secret qu’on ne partage plus.
    Et lui… lui ne dit rien, mais quand il me regarde, je sens encore tout ce que vous aviez détruit revenir à la vie.

     

    « Ce que le miroir savait »

    Elle s’est glissée dans la vie qu’une autre rêvait encore.
    Moi.
    Je me suis glissée dans cette lumière volée, attirée par lui, par son nom, par son souffle — Jouibrulance.

    On disait qu’il n’était rien.
    On riait, surtout elle, mon amie.
    Elle disait qu’il n’avait ni charme, ni amour, ni feu.
    Mais je l’ai vu autrement.
    Je l’ai vu dans le silence, quand les autres avaient détourné les yeux.

    Un soir, je me suis approchée.
    Il m’a regardée comme on regarde une vérité qu’on n’ose pas toucher.
    Et dans ce regard, tout s’est effondré.
    Son souffle, son rire, sa fragilité — tout ce qu’elle appelait faiblesse, moi je l’ai trouvé beau.

    Elle m’avait menti.
    Elle savait.
    Elle avait caché son éclat, son talent, cette façon de rendre les choses simples et brûlantes à la fois.
    Alors oui, je l’ai pris.
    Je l’ai pris et je l’assume.

    Devant le grand miroir, accroché derrière les portraits de ceux qu’on ne regarde plus, j’ai compris :
    je ne l’ai pas volé.
    Je l’ai simplement vu.
    Et le miroir, lui, savait déjà tout —
    ce que je deviendrais,
    ce qu’elle perdrait,
    ce qu’il n’oserait jamais dire.

    no comment