Il y a des mots qu’on ne choisit pas. Des mots qui nous attendent dans l’ombre de l’écran, comme un souffle oublié entre deux instants. Elle ne l’avait pas cherché. Elle l’avait senti. Au bout de ses doigts. Un mot revenu d’un monde disparu : Jouibrulance.
Cela faisait des années. Des lustres numériques. Le web avait changé, les pseudos s’étaient effacés, les messages du matin étaient devenus silence. Mais ce mot, lui, vibrait encore.
Un jour, comme les autres, elle avait glissé ses doigts sur le clavier, sans but, sans attente — juste le geste ancien, le rituel oublié : écrire pour se retrouver. Et dans la lumière pâle de l’écran, une page s’était ouverte. Sans nom, sans image. Mais avec ce mot, écrit en plein centre. Jouibrulance.