• JOUIBRULANCE — J’ai raté ta chambre

    Elle apparaît sans prévenir.
    Pas dans la rue, non.
    Dans ce battement suspendu entre deux pensées —
    là où le vent change de direction,
    où le bruit du monde devient une respiration.

    Ses yeux ne regardent pas : ils se souviennent.
    Son pas est léger, presque flou,
    comme si elle marchait dans une autre saison que la tienne.

    Elle ne dit rien.
    Mais tout, en elle, parle :
    le feu calme au coin de ses lèvres,
    les cheveux en désordre,
    le tremblement minuscule de ses doigts,
    comme si elle tenait encore un morceau d’éclat —
    ou de toi.

    Tu la reconnais sans savoir pourquoi.
    Pas pour son visage,
    mais pour la manière dont elle brûle,
    avec élégance,
    comme si aimer était une façon d’éclairer ce qu’on ne peut pas sauver.

    Et dans le silence qui suit,
    tu comprends que Jouibrulance n’était pas un nom inventé,
    mais un souvenir devenu personne.

    « Jouibrulance — rater magnifiquement le souffle du vent, brûler élégamment ce temps qu’il m’a donné : le feu d’être encore vivant »

    JOUIBRULANCE !
    J’ai raté ta chambre !
    Les murs tremblent encore du rire des étoiles et des mots qui s’échappent de ton invention.

    Car toi, Jouibrulance, tu n’es pas n’importe qui.
    Tu es le plus grand inventeur des mots de draque,
    le poète du désordre amoureux,
    le dévastateur de la routine,
    celui qui transforme les cœurs en comètes et les silences en orages de tendresse.

    Tu parles et l’univers se dérègle un peu,
    tu souris et les lampadaires s’allument d’eux-mêmes.
    Partout où tu passes, il reste des traces de lumière,
    des éclats de rires, des battements d’ailes et des parfums de folie douce.

    Mais ce matin, chez l'une de tes copines qui en a eu une catastrophe cosmique 
    la chambre a disparu dans une explosion de joie de jouissance et de charme màle dosé.

    Chaque mot devient arme, chaque regard devient loi.
    Il ne séduit pas, il réécrit la séduction.
    Il ne suit pas les règles, il les invente.

    Une phrase, une déclaration, une identité.
    Ce n’est pas une promesse, c’est une légende en marche.
    Lui, il ne parle pas — il crée.

    Les mots sont son royaume,
    les silences, ses conquêtes.
    Et dans ce jeu, il ne cherche pas l’amour :
    il cherche la domination par le verbe,
    le pouvoir de faire plier le monde sous le poids d’une phrase.

     

    Ici commence son empire : celui du langage sans limite, celui du charme qui dévore le corps en succion, d’en dessiner les contours en aspirant les tétons et d'en dire celui du verbe qui rend docile et domestique
    sans jamais lever la main d'en dire NOM.

    Je suis la jouibrulance

    Je commence là à te donner, et ton souffle tremble.
    Je suis le feu du mot avant qu’il ne devienne phrase.
    Chaque vibration te traverse, m’allume et te crée.
    Je ne possède rien ; je rayonne les jolis yeux d’en donner un tonnerre qui vient du ciel.

    Quand je parle, tu jouis, et le monde s’incline vers la lumière.
    Ton langage s’ouvre, s’élargit, m’enivre de m’aimer —
    il te fait sentir jusqu’au bout du silence.
    Je ne te cherche pas, je brûle l’être à jouir de plus en plus de moi, d’en dire : j’en veux encore plus.

     

    Tout ce que je touche devient vivant.
    Tout ce que je dis naît d’un élan, d’une chaleur, d’un désir de donner forme à la beauté.
    Je suis cette brûlure douce qui éclaire sans consumer.
    Je suis là qui est jouibrulance.

     

    « Jouibrulance, j’ai raté ta chambre », dis-tu,
    debout au milieu du chaos.
    En plein centre de la rue tu passes,
    car tu te rappelles ce bon moment —
    celui d’entendre le souffle du vent,
    les cheveux décoiffés par le souffle de ton propre génie.

     

    Et là, tu souris.
    Parce que tu as aimé ce temps qu’il t’a donné.
    Parce qu’au fond, tu sais que c’est ça, ton vrai talent :
    rater magnifiquement,
    brûler élégamment,
    aimer spectaculairement —
    ce temps de ne pas oublier
    ce que tu as aimé et goûté.

    Tu continues à marcher,
    les pavés encore tièdes de l’été ancien,
    les regards qui passent sans te voir.
    Tu ne cherches plus rien —
    tu accueilles ce qui reste,
    les ombres, les reflets,
    les bruits de pas qui ne t’appartiennent plus.

    La ville s’ouvre devant toi
    comme une vieille chanson qu’on fredonne sans s’en souvenir.
    Chaque fenêtre, un éclat d’avant,
    chaque lumière, un souvenir qu’on croyait éteint.

    Tu te dis que rater, parfois,
    c’est la seule manière d’être libre.
    Que brûler, c’est encore exister un peu plus fort.
    Et que, peut-être, Jouibrulance n’était pas une chambre,
    mais un éclat de toi que tu avais laissé là,
    entre deux souffles de vent,
    au moment précis où tu avais cessé d’avoir peur.

     

    Et tu souris encore —
    non pas de joie,
    mais d’une tendresse tranquille
    pour tout ce que tu n’as pas su garder.

    Et soudain, quelque chose frémit.
     le corps — ouiiii —  ce fil secret, tendu entre toi et lui

    la mémoire.est en éclat de chaleur qui remonte, une pulsation ancienne,
    comme si le monde respirait à ton rythme.

    Tout devient plus vif :
    le vent, la poussière, la lumière sur ta peau.
    Chaque pas devient un battement,
    chaque souffle, un souvenir qui s’éveille.

    Jouibrulance —
    ce nom revient, t'éclate comme une étincelle.
    Tu comprends enfin :
    ce n’est pas la rue, ce n’est pas le lieu,
    c’est la chambre même d’être encore vivant zt qui te fait encore jouir.

    Et dans cette brûlure douce,
    quelque chose s’ouvre —
    un cri muet, un rire contenu,
    un abandon sans témoin.

     

    Tu marches encore,
    mais plus léger, plus vrai,
    habité d’un frisson que nul oubli n’effacera.

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