• Je suis prête à être souillée, à être sale, de sperme à être prise dans la boue de jus de couilles glisser sur des pas de souliers, et à sentir le goût de la terre et de la transgression.

     

     

     

    La Clef et la Tanière Sale

    , très sale,tanière d’être souillée dans la boue des souliers.

    Il croyait avoir trouvé une clef propre.

    Pas une simple clef de porte, non — une belle, en bronze, en argent, en or, comme une pierre précieuse : un diamant, ou peut-être une émeraude, un saphir, qui ouvre des portes dans les regards du monde, qui révèle les vérités bien cachées de cette réalité.

    Elle brillait des yeux, elle parlait en énigmes, elle se disait unique.

    « Je suis la clef, » murmurait-elle. « Sans moi, rien ne s’ouvre. Tout est propre chez moi, rien n’est sale. »

    Il s’approcha d’elle comme on approche un secret, avec respect, avec crainte, avec désir.

    Elle se tenait là, le montrant devant elle, puis se retourna, et se cambra, écartant ses deux mains minces, montrant sa tanière minuscule — une entrée presque invisible dans le tissu du réel. Bien rasée, lui en le regardant droit dans les yeux.

    Il pensa qu’il aurait à mériter ce passage interdit aux yeux de tous.

    Qu’il lui faudrait des preuves, du temps, du cœur… de l’amour.

    Les jours passèrent. Les semaines passèrent. Le temps passa. L’heure passa. Les vacances passèrent (vite). L’année passa aussi.

    Et puis, un jour… À sa grande surprise, la porte était déjà entrouverte. Non pas une, mais deux ouvertures. Comme si d’autres étaient déjà passés, comme si le seuil avait cédé sans résistance.

    Il entra, sans clef.

    Pas de serrure, pas de garde.

    Le lieu qu’elle gardait, si farouchement décrit, s’était offert à lui comme à tous les autres avant.

    Ce n’était pas une découverte sacrée.

    C’était une intrusion banale.

    Il ressortit, le cœur serré, dégoûté.

    Et il la regarda, cette prétendue clef.

    Elle clignotait à peine, comme une machine en veille.

    Il comprit alors. Elle n’était pas une clef. Pas un mystère. Pas une promesse. Elle était un robot, sale et mal aimée. Programmée pour manipuler, pour jouer à la complexité, mais vidée de volonté. Une interface creuse. Il ne la jugea pas. Il la laissa là, à sa répétition sans amour. Et s’en alla chercher une clef… propre. Une vraie. Une qui n’est pas sale.

  • Comments

    No comments yet

    Follow this article's comments RSS feed


    Vous devez être connecté pour commenter