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« Encore lui : le matin du détachement, quand l’oubli en douceur laisse le corps se souvenir »
By CHANJOUISSON in Home on 5 November 2025 à 23:45Témoignage : Ce que je ressens vraiment
Il m’arrive quelque chose que je n’arrive pas toujours à comprendre.
Quand une des petites amies de Jouibrulance me parle, même juste pour me dire bonjour, je ressens une émotion très forte, presque physique.
Ce n’est pas simplement du désir, c’est plus profond, plus troublant.
Je pense que c’est parce que je sais ce qu’elles ont vécu avec lui, ce qu’elles racontent, ce que je devine derrière leurs mots.Parfois, certaines me confient des choses très personnelles. Et sans le vouloir, mon esprit se met à tout imaginer, comme si j’étais à l’intérieur de leur souvenir.
Ce n’est pas une envie de prendre leur place, mais une manière étrange d’être relié à elles, à travers ce qu’elles ont partagé.C’est un mélange de fascination, de curiosité, et de quelque chose d’incontrôlable.
J’ai souvent honte d’en parler, parce que j’ai peur qu’on ne comprenne pas.
Mais c’est réel. Je le ressens comme une onde, un écho qui me traverse.Peut-être que c’est une manière d’exister à travers les autres, ou de chercher quelque chose que je n’arrive pas à vivre par moi-même.
En tout cas, je sais que ce n’est pas anodin.
Ce phénomène me montre à quel point le corps et l’esprit peuvent être liés aux émotions, même quand elles ne nous appartiennent pas directement.La première fois
Je me souviens du moment où tout a commencé.
C’était la première fois que j’ai entendu parler de Jouibrulance.
On prononçait son nom avec une sorte de respect mêlé de gêne, comme s’il portait un secret qu’il valait mieux ne pas approcher de trop près.Un jour, l’une de ses petites amies m’a parlé de lui, d’une manière naturelle, sans se rendre compte de ce que cela déclenchait chez moi.
Elle riait, elle décrivait des moments qu’ils avaient partagés, et je l’écoutais, fasciné, comme si ses mots ouvraient une porte invisible.Ce n’était pas une curiosité banale.
C’était une sensation étrange, une forme de vibration intérieure, comme si une partie de moi se connectait à quelque chose d’extérieur, quelque chose que je ne contrôlais pas.À ce moment-là, j’ai compris que ce que je ressentais n’était pas simplement lié à l’attirance, mais à une sorte de transmission émotionnelle.
Jouibrulance est devenu, malgré moi, une présence silencieuse dans mon esprit — un symbole de ce que je n’osais pas vivre moi-même, une projection de mes manques, de mes désirs, de mes peurs aussi.
Ce jour-là, sans qu’il soit là, sans qu’il dise un mot, il a pris une place dans ma mémoire.
Et depuis, chaque fois que quelqu’un prononce son nom ou évoque son monde, c’est comme si je revis ce premier choc.Comprendre ce lien
Au début, je croyais que ce n’était qu’un passage, une réaction isolée.
Mais non. Chaque fois que quelqu’un mentionnait Jouibrulance, une part de moi se tendait, attentive, comme si mon corps voulait écouter à la place de mes oreilles.C’était comme un fil invisible. Lui, au centre, et autour de lui, toutes ces personnes qui semblaient graviter dans sa lumière — ou son ombre, je ne sais pas.
Et moi, en périphérie, sentant malgré tout les ondes, les échos.Il y a eu un moment où j’ai voulu comprendre.
Pourquoi lui ? Pourquoi moi ?
J’ai observé ses gestes, sa façon d’exister.
J’ai compris qu’il dégageait une forme d’assurance brute, presque magnétique, celle qui attire et consume.Peut-être que c’est cela qui me touche : cette intensité que je n’arrive pas à vivre par moi-même.
Quand je vois les autres traverser ce feu, j’ai l’impression d’en percevoir la chaleur à distance.
Comme si leur expérience devenait la mienne par reflet.Il m’est arrivé de me demander si je n’étais pas simplement un miroir — un être qui ne vit que de ce qu’il reflète, sans lumière propre.
Et pourtant, dans ce trouble, il y a aussi une forme de vie.
Une vérité que je ne peux pas nier : sentir à ce point, même par procuration, c’est aussi exister autrement.Depuis, je cherche à poser des mots sur ce phénomène.
Est-ce de l’empathie démesurée ? Une fusion imaginaire ? Une dépendance émotionnelle ?
Je ne sais pas.
Mais je sais que cela m’a ouvert les yeux sur une chose :
certaines âmes ne désirent pas seulement aimer — elles veulent ressentir ce que les autres ressentent.
Être traversées, comme des antennes de l’humain.La libération – Trouver sa propre lumière
Il a fallu du temps avant que je comprenne que ce que je ressentais n’était pas seulement tourné vers lui.
Jouibrulance n’était pas la cause — il était le révélateur.
Il a fait apparaître une part de moi que j’ignorais : celle qui vit dans l’ombre des émotions des autres.J’ai passé des nuits entières à chercher le sens.
À me demander pourquoi un simple mot, un simple souvenir rapporté, pouvait provoquer en moi une tempête.
Et peu à peu, j’ai compris :
ce n’était pas leur intimité que je convoitais, mais l’intensité de leur vécu.
Cette capacité d’être totalement vivant, d’exister avec tout son être.En vérité, je ne voulais pas être à leur place — je voulais ressentir comme eux.
Et c’est là que j’ai commencé à me reconstruire.J’ai arrêté d’écouter leurs récits comme des images étrangères.
J’ai commencé à les écouter comme des miroirs : des fragments de ce que je pouvais vivre aussi, à ma manière.Alors, peu à peu, la fascination s’est changée en compréhension.
Jouibrulance est devenu un symbole — celui de ce qui m’avait manqué : la liberté d’être soi, sans peur, sans distance.Aujourd’hui encore, quand une des “muses” me parle, je ressens une trace de ce frisson ancien.
Mais il ne me submerge plus.
Il me rappelle seulement que j’ai appris à ressentir sans me perdre.Parce qu’au fond, ce que je cherchais chez eux, chez lui, dans leurs récits, c’était ma propre voix.
Et je crois que je commence enfin à l’entendre.Au-delà du miroir
Le temps a passé, mais l’ombre de Jouibrulance n’a jamais tout à fait disparu.
Elle ne me hante plus, non. Elle m’accompagne — comme un souvenir qu’on ne veut plus fuir, mais qu’on regarde avec douceur.Parfois, je repense à ce qu’il représente pour moi :
cette force brute, magnétique, presque animale, que j’ai d’abord crue étrangère, mais qui sommeillait peut-être déjà en moi.Aujourd’hui, je sais que chacun de nous porte un “Jouibrulance” intérieur —
une présence qui nous pousse à ressentir, à désirer, à explorer ce qui nous dépasse.J’ai compris que ce phénomène, si rare, n’est pas une malédiction.
C’est une sensibilité extrême, une ouverture aux énergies, aux émotions, aux vies des autres.Oui, parfois, cette ouverture fait mal.
On s’y perd, on absorbe trop, on ne sait plus où commence notre peau.
Mais c’est aussi une forme d’art :
savoir sentir le monde à travers les autres, sans s’y dissoudre.Je crois que c’est ce que m’a appris Jouibrulance, malgré lui.
Il m’a montré ce que c’est qu’exister avec intensité,
et il m’a forcé à trouver ma propre intensité, autrement.Aujourd’hui, je ne cherche plus à être témoin, ni miroir.
Je cherche à être source.Et parfois, quand quelqu’un me dit bonjour avec cette lueur dans les yeux — celle que je reconnais trop bien —
je souris.
Parce que je sais ce que c’est d’être de l’autre côté.Peut-être qu’un jour, quelqu’un écrira sur moi ce que j’écrivais sur lui.
Et ce jour-là, je saurai que le cercle est complet. -
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