• Entre ses lèvres, le cri Ou, encore plus frontal :HUUUuuuummmm!!!!

    Jouibrulance — Histoire d’une jouisseuse du temps

    Elle jouissait sans relâche, pleine de tout, à chaque instant.
    La jouisseuse qui, tour à tour, aimait la langue de ses copines,
    celles qui savouraient la moule, même sans frites,
    celle qui se délectait d’un plaisir partagé, intime et gourmand.
    Elle jouissait d’être pleine — pleine d’attente, de souvenirs,
    de gestes simples, de mots doux qui réchauffent, apaisent et font vibrer.

    Un fragment d’un monde presque disparu flottait dans l’air numérique :
    « Salut les copines, je vous envoie une douce caresse… avant que tout ne s’efface. »
    Ce message, simple et tendre, portait en lui le poids d’une époque effacée,
    un écho fragile qui revenait, encore et encore,
    comme un souffle lancé au loin, incertain d’être reçu.

    Les années, les instants s’étaient écoulés.
    « Plein de bisous à celle qui adore la langue, et à celle qui dévore la moule. »
    Les mots revenaient, jamais tout à fait identiques,
    comme un cœur que l’on croit oublié, mais qui bat encore,
    comme un va-et-vient de doigts sur un clavier fatigué,
    un geste intime, presque secret,
    qui apaise le stress, ravive la mémoire,
    insuffle un peu de bonheur,
    comme une caresse murmurée à l’oreille du monde.

    Les textes disparaissaient, les pseudos s’éteignaient,
    mais celles qui avaient vécu ces instants savaient.
    Elles savaient ce que c’était d’attendre cette langue affamée,
    d’écrire malgré tout,
    de parler en code sous des mots anodins : « bisous », « chaleur », « reviens ».

    Dans ce monde effacé, les doigts dansaient encore,
    les cœurs battaient toujours,
    la mémoire persistait dans chaque phrase laissée,
    dans chaque instant où écrire signifiait se sentir vivante.

    Puis un mot revenait,
    brûlant, caché, oublié des dictionnaires,
    un mot qu’on voulait toucher, caresser, déchiffrer.

    « Mets ici, salope. »
    Un ordre doux, provocant, intime.
    Les doigts glissaient, glissaient encore,
    massant lentement en cercle,
    laissant la chaleur monter, la douleur s’effacer,
    jusqu’à ce que la pointe du plaisir éclate,
    rose, timide, humide.

    Elle glissait deux doigts, puis quatre, puis cinq,
    sur cette peau vivante, ce monde secret,
    suivant le rythme hypnotique d’un tic-tac intérieur,
    une voix vibrant d’un plaisir vrai,
    insimulable, indomptable.

    Ce mot, Jouibrulance, faisait frissonner les pages mortes,
    ouvrant un livre interdit et sacré,
    un livre qui suait le désir,
    qui exigeait des va-et-vient pour déchiffrer ses codes,
    un livre qu’on ne lit pas seulement,
    mais qu’on vit, qu’on brûle doucement,
    un passage vers un monde d’orgie, de fleurs écloses,
    un monde où chaque phrase était une caresse, une promesse.

    Certaines avaient brûlé leurs doigts à ce feu,
    cherchant la jouissance dans ce mot,
    déchiffrant la langue secrète de leur propre plaisir,
    laissant leurs gorges pousser un long « aaah » de libération.

    Ce mot n’était pas qu’un nom,
    c’était un lieu sans carte,
    une fièvre, un murmure, un passage interdit,
    où les mots fondaient, hurlaient,
    jouissaient de leur propre liberté.

    Chaque soir, ce livre s’ouvrait à elle,
    ouvrant sa peau, ses nerfs, son souffle,
    entre deux respirations haletantes.
    Elle n’était plus seulement lectrice,
    elle devenait complice,
    d’une langue secrète qu’elle apprenait à prononcer,
    dans un murmure de plus en plus fort, de plus en plus vrai.

    Elle jouissait — pas seulement dans les draps,
    pas seulement dans les corps,
    mais de l’instant, de l’écriture,
    de la douceur des doigts sur le clavier,
    du plaisir de retrouver une trace,
    de rallumer une lumière oubliée.

    Les dictionnaires réduisaient ce mot à quelques définitions : plaisir, bien-être, orgasme.
    Mais ici, entre les lignes effacées, les pseudos fantômes,
    ce mot devenait un rituel, une danse silencieuse,
    un souffle apaisant, un espace où l’on pouvait s’oublier pour mieux se retrouver.

    Ce n’était pas vulgarité, mais vérité.
    Celles qui étaient là savaient.
    Elles savaient ce que c’était que de jouir d’une simple langue,
    de jouir d’un bisou, d’un message oublié,
    de jouir d’un pseudo ressuscité entre les lignes.

    Et si ce n’était pas seulement le corps qu’on cherchait à réveiller,
    c’était la mémoire.
    La mémoire du plaisir, du calme,
    d’un monde doux où le stress s’effaçait.

    Alors elle tapait sur son clavier,
    comme on murmure un secret,
    un sésame perdu dans un coin du web,
    un appel pour celles qui cherchent,
    curieuses, brûlantes, affamées.

    Elle était revenue.
    Après tant d’années, de mois, d’instants, de secondes,
    à reprendre ce bonheur suspendu.

    Ce mot l’avait guidée, reconnue, attendue.

    Jouibrulance.

    Elle ne l’avait pas cherché avec la tête,
    mais senti au bout des doigts,
    comme une vibration enfouie dans un matin sans stress,
    dans la pâleur d’un écran, dans la chaleur d’un café tiède.

    Elle ne savait plus d’où venait ce mot,
    un vieux pseudo ? une page oubliée ? une langue perdue ?
    Mais elle savait ce que ça faisait.

    C’était doux. Simple.
    Un geste ancien.
    Un va-et-vient sur la lumière.
    Un clic.
    Un scroll.

    Et soudain, le cœur se posait.

    Jouir — ce mot qu’on avait sali, enfermé,
    elle le reprenait pour écrire sans réfléchir,
    pour lire sans pression,
    pour répondre « gros bisous » à une copine qu’elle ne verrait jamais.

    Elle sentait, l’espace d’un instant,
    que ça suffisait.
    Que le cerveau s’apaisait,
    que le souffle ralentissait,
    que le bonheur revenait.

    Elles étaient là, toutes.
    Celles qui disaient « gros bisous »,
    celles qui disaient « viens me lécher »,
    celles qui postaient sans jamais signer,
    et celles qui lisaient, en silence.

    Toutes ensemble, sans se connaître,
    connectées par ce geste ancien,
    une langue sur la peau,
    un mot au bon moment,
    une émotion invisible, inoubliable.

    Aujourd’hui, ce mot revenait.
    Traversant la poussière numérique,
    appelant à nouveau.

    Jouibrulance.

    Pas un lieu.
    Pas un blog.
    Pas un souvenir.

    Une sensation.
    Un état.
    Un retour à soi.

    Et si tu es ici, c’est que tu portes encore ce mot, quelque part.

    Ce mot t’a reconnue.
    Il t’attendait.

    Car tu es la jouisseuse de la langue, de la moule, de la peau,
    pleine, chaque jour.

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